Comment les stratégies de communication de Greta Thunberg peuvent transformer votre prospection téléphonique B2B
- Philippe Massol
- 27 mai
- 7 min de lecture

Ce que Greta Thunberg fait en 3 secondes que 90% des commerciaux ratent
Greta Thunberg fait encore parler d’elle. Son arrestation pour désobéissance civile en Suède a fait le tour des médias, déclenchant un flot de réactions passionnées. Peu importe ce que l’on pense d’elle, un fait est indéniable : elle capte l’attention. Elle impose le silence à une salle remplie de dirigeants avec une simple phrase. Elle force ses opposants à répondre, même quand ils préféreraient l’ignorer. Son talent ? Une communication maîtrisée, un ton percutant, une capacité à structurer son message pour qu’il marque les esprits. Ce sont exactement les mêmes leviers que vous devez exploiter pour rendre vos appels de prospection inoubliables.
La technique la plus efficace en prospection téléphonique ? C’est aussi la plus brutale
Sa force réside d’abord dans sa capacité à aller droit au but. Lorsqu’elle prononce son célèbre "How dare you?", elle ne laisse aucune place à l’interprétation. Pas d’explication inutile, pas d’introduction lénifiante. Juste un message brut, percutant, qui frappe immédiatement. La prospection téléphonique repose sur le même principe. La première phrase que vous prononcez détermine si votre interlocuteur va rester en ligne ou chercher une excuse pour raccrocher. Trop de commerciaux commencent par des politesses inutiles, des présentations longues et fades. Or, l’attention se capte en une phrase, pas plus. "Votre entreprise perd 20% de ses clients chaque mois à cause d’une erreur évitable. Vous voulez la corriger ?" Ce type d’entrée en matière coupe court à l’indifférence et oblige votre prospect à s’engager dans la conversation.
Les neurosciences l’ont prouvé : c’est la seule chose qui force un prospect à vous écouter
Les neurosciences l’ont prouvé : c’est la seule chose qui force un prospect à vous écouter. Notre cerveau est câblé pour détecter les variations et les ruptures dans un flux d’informations. Un discours monocorde est perçu comme du bruit de fond, tandis qu’un message livré avec intention capte instantanément l’attention.
Mais la manière dont vous livrez votre message compte tout autant que le message lui-même. Greta Thunberg, par exemple, ne se contente pas de parler : elle sculpte son discours. Elle module sa voix avec précision, pose des silences stratégiques, ralentit sur certaines phrases pour leur donner du poids, puis accélère pour créer un effet d’urgence. Sa tonalité n’est jamais linéaire ; elle est hypnotique. Ce n’est pas un hasard si ses interventions marquent les esprits.
Une étude sur la persuasion au téléphone a révélé qu’un silence de 2,7 secondes après une question augmente de 40 % les chances d’obtenir une réponse détaillée. Pourquoi ? Parce que le silence agit comme un déclencheur cognitif. Il signale à votre interlocuteur que l’on attend quelque chose de lui, créant ainsi une pression subtile qui l’incite à combler le vide. Pourtant, la plupart des commerciaux redoutent ce vide. Par nervosité, ils se précipitent pour remplir les blancs avec des mots inutiles, étouffant ainsi l’opportunité pour leur prospect de réfléchir et de s’exprimer pleinement.
Essayez cette technique dès votre prochaine conversation : posez une question forte, puis attendez. Résistez à l’envie de combler le silence. Laissez-le s’installer et observez ce qui se passe. Vous constaterez à quel point votre interlocuteur se sentira naturellement poussé à répondre, souvent avec plus de sincérité et de profondeur que si vous aviez précipité l’échange. C’est une arme puissante pour établir un dialogue authentique et influencer subtilement la conversation.
Le piège du “rire nerveux” que Greta utilise sans même s’en rendre compte
L’un des éléments les plus intrigants dans la communication de Greta Thunberg, et que peu de gens analysent, est son utilisation involontaire du rire nerveux. Lorsqu’elle prononce des phrases lourdes de sens, une partie de son auditoire réagit parfois par un sourire crispé, un rire maladroit. C’est un phénomène bien connu en psychologie : face à une tension trop forte, le cerveau cherche un exutoire. Ce levier peut être utilisé en prospection. Dites quelque chose de trop direct, presque dérangeant : "Si vous continuez comme ça, vos commerciaux auront bientôt plus de pauses café que de rendez-vous clients." Un sourire gêné s’installera souvent, ce qui détend immédiatement l’échange et crée un climat de confiance plus naturel.
Pourquoi laisser une phrase inachevée rend votre pitch irrésistible
Laisser une phrase en suspens est une technique puissante pour capter l’attention. Ce silence volontaire crée une tension qui pousse votre interlocuteur à réagir. En prospection téléphonique, cette méthode fonctionne particulièrement bien. En interrompant votre phrase à un moment clé, vous laissez à votre prospect l’espace pour s’exprimer, voire pour révéler des informations précieuses.
Prenons un exemple : "Monsieur Dupont, votre taux de conversion s’effondre... et vous savez très bien pourquoi." Puis silence. Ce vide crée un inconfort, obligeant votre interlocuteur à répondre. Il ressent le besoin de justifier, de combler ce blanc. C’est là que vous prenez l’avantage.
Ce mécanisme repose sur un principe simple : l’être humain déteste l’inachevé. Son cerveau veut compléter l’information manquante. Cette méthode, bien utilisée, vous donne un contrôle subtil sur l’échange. Vous dirigez la conversation sans imposer, vous laissez l’autre venir à vous, et ainsi, vous maximisez votre impact.
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Ce que Greta sait et que 99% des commerciaux ignorent totalement
Greta Thunberg n’a aucun diplôme en climatologie, pourtant elle est écoutée et respectée par des experts. Ce paradoxe s’explique par une stratégie de communication extrêmement efficace : elle adopte un vocabulaire technique, parle avec la certitude d’une experte et inverse le rapport de force en posant des questions plutôt qu’en cherchant à y répondre. Résultat : elle s’impose naturellement comme une figure incontournable du débat, sans jamais avoir à prouver sa légitimité.
Dans la vente B2B, la logique est la même. La plupart des commerciaux cherchent désespérément à convaincre qu’ils ont la meilleure solution, qu’ils sont compétents, qu’ils méritent d’être écoutés. Ils multiplient les arguments, détaillent leurs références et espèrent que leur interlocuteur finira par reconnaître leur valeur. Mais cette approche est un piège : elle vous met en position de demandeur et donne l’ascendant à votre prospect. Or, l’autorité ne se quémande pas, elle s’impose.
Au lieu de chercher à prouver votre valeur, partez du principe qu’elle est une évidence. Ne demandez pas poliment si votre solution pourrait convenir, affirmez que votre prospect fait une erreur en ne l’utilisant pas encore. Prenons un exemple :
Mauvaise approche : "Nous avons développé une solution innovante qui pourrait vous intéresser. Seriez-vous ouvert à en discuter ?"Approche Greta : "Vous utilisez encore [ancienne méthode inefficace] ? Sérieusement ?"
La différence est énorme. Dans le premier cas, vous laissez la porte ouverte au doute, à l’hésitation. Dans le second, vous placez immédiatement votre interlocuteur dans une position où il doit se justifier. Il se sent obligé de répondre, de prouver que son choix actuel est valable – ou de reconnaître qu’il est dépassé. Vous contrôlez alors l’échange sans même avoir à argumenter.
Les meilleurs vendeurs ne sont pas ceux qui alignent les faits et les chiffres, mais ceux qui maîtrisent le rapport de force psychologique. Greta ne convainc pas par son savoir, elle convainc par sa posture. Faites pareil en vente : parlez avec certitude, posez des questions qui mettent votre prospect face à ses incohérences et laissez-le réaliser par lui-même qu’il a besoin de vous.
L’arme cachée de Greta : la menace passive
L’un des aspects les plus sournois de la communication de Greta est son usage subtil de la menace passive. Elle ne dit jamais directement aux dirigeants qu’ils sont les responsables directs de la catastrophe climatique. Elle ne les accuse pas frontalement, car elle sait que cela provoquerait une réaction de défense immédiate. À la place, elle instille une peur plus insidieuse : elle leur rappelle que leurs actions actuelles auront des conséquences irréversibles et que, tôt ou tard, ils seront jugés par l’histoire. Elle les met face à un dilemme silencieux : rester passifs et risquer l’opprobre des générations futures, ou agir maintenant pour éviter d’être perçus comme des criminels climatiques.
Cette technique est redoutable, et elle fonctionne aussi parfaitement en vente. Pourquoi ? Parce qu’une attaque frontale pousse toujours à la résistance, alors qu’une suggestion bien placée sème un doute qui grandit tout seul dans l’esprit de votre interlocuteur. Un prospect n’aime pas qu’on lui dise qu’il fait une erreur ou qu’il est en train de prendre une mauvaise décision. En revanche, s’il en arrive lui-même à cette conclusion, il l’acceptera sans résistance.
Prenons un exemple concret. Un commercial moyen dira à son prospect :"Si vous ne changez pas de solution maintenant, vous allez perdre des parts de marché."C’est direct, brutal… et contre-productif. Votre interlocuteur se braque et cherche immédiatement à se défendre : "Pas du tout, notre solution fonctionne encore très bien."
Maintenant, regardez comment la menace passive change complètement la donne :"D’ici six mois, vos concurrents auront adopté cette solution. Imaginez où ils en seront… et où vous en serez."
Cette simple reformulation transforme le message. Vous ne dites plus au prospect qu’il va échouer, vous lui faites visualiser un futur où il pourrait être dépassé. Ce n’est plus une attaque, c’est une réflexion qu’il doit mener lui-même. Son esprit va automatiquement chercher à combler le vide laissé par votre phrase. Il commence à envisager les risques, à se projeter dans un scénario où il est à la traîne, où ses concurrents ont pris de l’avance. Ce doute, une fois semé, est presque impossible à ignorer.
En psychologie, ce principe repose sur l’effet Zeigarnik : nous avons naturellement du mal à supporter une information incomplète ou une situation non résolue. En laissant une question ouverte plutôt qu’en imposant une affirmation, vous forcez votre prospect à combler les blancs lui-même. Et dans la majorité des cas, il arrivera à la conclusion que vous souhaitez, sans que vous ayez eu besoin de l’y pousser frontalement.
La menace passive n’est pas une manipulation, c’est un levier psychologique puissant. Elle fonctionne parce qu’elle laisse à votre interlocuteur l’illusion du contrôle, alors que vous avez en réalité guidé sa réflexion dès le départ. C’est ainsi que Greta influence les puissants sans jamais avoir besoin de hausser le ton. Faites de même en vente : insinuez, suggérez… et laissez votre prospect réaliser de lui-même qu’il doit agir – avant qu’il ne soit trop tard.
Ce que Greta fait mieux que n’importe quel vendeur expérimenté
Greta Thunberg ne vend rien, mais elle convainc des millions de personnes. Son approche de la communication est redoutable et peut être appliquée à la prospection téléphonique avec une efficacité déconcertante. Soyez direct, modulez votre voix, jouez avec les silences, adoptez une posture d’autorité et semez des idées qui pousseront votre prospect à s’auto-persuader. Ces techniques ne se contenteront pas d’améliorer votre taux de conversion. Elles changeront complètement votre manière d’interagir avec vos interlocuteurs.
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