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Agent commercial ou prospection offshore : faut-il vraiment choisir entre inefficacité et illusion d’économie ?

Quand une entreprise cherche à démarrer ses ventes ou à franchir un cap commercial, deux options paraissent naturellement s’imposer. La première consiste à recruter un agent commercial indépendant, rémunéré uniquement à la commission, censé vendre sans risque ni coût fixe.


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La seconde, plus récente, consiste à déléguer la prospection à des centres offshore, souvent installés au Maghreb ou à Madagascar, pour réduire les coûts au maximum. Ces deux approches partagent une promesse implicite : externaliser l'effort commercial sans mobiliser de ressources internes ni assumer de salaires. Pourtant, elles échouent dans une grande majorité des cas. L’une comme l’autre repose sur des croyances, pas sur des résultats. Et surtout, elles masquent une troisième voie, bien plus efficace.


Le cas de l’agent commercial mérite d’être décortiqué. Il est souvent présenté comme la solution idéale pour tester un marché sans investir. Il travaille à la commission, il connaît le terrain, il est déjà équipé, et surtout, il ne coûte rien tant qu’il ne vend pas. L’idée est séduisante : une force de vente sans fiche de paie, sans encadrement, sans contrainte administrative. Mais cette image ne résiste pas à l’expérience. En réalité, l’agent commercial n’est ni salarié, ni engagé, ni priorisé. Il choisit ses produits en fonction du rapport entre l’effort demandé et la commission proposée. Si votre offre demande un minimum de pédagogie, si elle n’est pas immédiatement rentable ou si votre marge ne vous permet pas de lui proposer un pourcentage attractif, vous ne serez jamais en haut de sa liste. Vous serez un nom parmi d’autres sur son portefeuille. Et il vous laissera tomber dès qu’un concurrent proposera un deal plus avantageux ou plus rapide à conclure. Pire encore : il ne vous le dira même pas. Pendant que vous pensez qu’il est sur le terrain à parler de vous, il est déjà passé à autre chose.

En pratique, les entreprises qui travaillent avec des agents commerciaux doivent accepter deux réalités : premièrement, pour que l’agent s’implique vraiment, il faut offrir une commission très élevée, parfois jusqu’à 50 % du chiffre d’affaires. C’est le prix de sa fidélité temporaire. Deuxièmement, cette fidélité est toujours conditionnelle. L’agent peut disparaître du jour au lendemain, sans justification, et sans retour sur les leads ou les contacts déjà abordés. Résultat : vous n’avez pas de contrôle sur l’effort commercial, pas de visibilité sur les opportunités, et vous sacrifiez votre marge pour des ventes qui n’arrivent pas.


Face à cette impasse, certaines entreprises se tournent vers l’externalisation offshore. Des plateformes ou agences proposent des télévendeurs à bas coût, installés au Maroc, à Madagascar, en Tunisie. Pour quelques centaines d’euros par mois, on vous promet des dizaines d’appels quotidiens, une prospection à grande échelle, des rendez-vous qualifiés. Là encore, la promesse est séduisante : une armée de télévendeurs à distance, mobilisables immédiatement, pour un coût dérisoire. Mais ici aussi, la déception est fréquente. Ces centres travaillent avec des scripts figés, des bases de données mal ciblées, et des méthodes de vente rudimentaires. Les agents offshore sont rarement formés à la psychologie commerciale. Ils se contentent de lire un texte, d’enregistrer les réponses, de passer au suivant. Ils ne comprennent pas la proposition de valeur. Ils ne gèrent pas les objections. Ils ne savent pas créer un lien avec un interlocuteur professionnel. Ce ne sont pas des vendeurs, ce sont des lecteurs de scripts. Et au final, vous obtenez des rendez-vous mal qualifiés, des leads qui ne comprennent pas l’offre, ou pire : des prospects agacés par une approche trop scolaire ou intrusive.


Ces deux solutions — l’agent commercial non salarié, ou le call center offshore — partagent une erreur de conception. Elles reposent sur l’idée que vendre, c’est réciter un discours. Qu’il suffit de trouver la bonne personne qui saura le faire pour vous, sans former, sans superviser, sans structurer. Or la vente, surtout en B2B, n’est pas une affaire de script ou de présence terrain. C’est une affaire de psychologie. Vendre, c’est comprendre ce que veut l’autre, ce qu’il redoute, ce qui l’intrigue ou l’agace. C’est identifier les leviers d’action, le moment propice, la bonne formulation. Et tout cela s’apprend. Il ne s’agit pas d’improviser, ni de déléguer à l’aveugle. Il s’agit de structurer. C’est là qu’intervient une troisième voie, à la fois plus fiable, plus économique et plus efficace : constituer une équipe de prospection offshore formée à la psychologie de vente, encadrée par une méthode, et pilotée selon des objectifs précis.


Cette solution repose sur un principe simple : la prospection ne peut pas être sous-traitée à des personnes non formées. En revanche, elle peut être confiée à des professionnels à distance, à condition qu’ils soient formés aux bons outils mentaux. Cela implique une formation avancée à la prospection, bien au-delà du simple script : techniques d’accroche, gestion du rejet, adaptation au profil de l’interlocuteur, construction de valeur dans les 30 premières secondes, questionnement ouvert, identification des signaux d’intérêt ou de résistance. Ces compétences, je les transmets depuis plusieurs années à travers mes formations, et plus de 300 000 personnes y ont déjà été formées via LinkedIn Learning. C’est cette base méthodologique qui permet aujourd’hui de transformer des équipes offshore en véritables artisans de la vente.

Concrètement, le fonctionnement est simple : on constitue une équipe de BDR (Business Development Representatives) à distance, dans des zones à coût réduit mais à haut potentiel (Madagascar, Tunisie, Maroc), et on les forme à un protocole de prospection éprouvé. Ces agents ne travaillent pas pour dix clients à la fois. Ils sont dédiés. Ils sont suivis. Ils reçoivent des feedbacks, des analyses d’appels, des scénarios de réponses. Chaque appel est conçu comme une tentative d’ouverture, pas une obligation de résultat immédiat. Ils ne cherchent pas à conclure une vente dès le premier contact, mais à initier une relation commerciale qualifiée, à obtenir des signaux clairs d’intérêt, et à transmettre au commercial en interne des leads réellement exploitables. L’entreprise reste maître de sa stratégie commerciale, tout en déléguant la partie la plus lourde, la plus chronophage, et souvent la plus mal gérée : la prospection à froid.


Le résultat, c’est une machine à générer des leads bien plus performante que la plupart des agents commerciaux, et bien plus fiable que les call centers classiques. Surtout, cette méthode permet de réduire massivement le coût d’acquisition sans sacrifier la qualité des leads. Au lieu de verser 40 % de votre chiffre d’affaires à un agent fantôme, vous construisez un système de prospection qui vous appartient, que vous pouvez ajuster, faire évoluer, scaler. Vous n’êtes plus dépendant de la motivation d’un tiers, mais vous installez un savoir-faire dans votre organisation. Un savoir-faire qui vous suit dans le temps, qui s’adapte à vos offres, qui vous permet de tester, d’itérer, d’améliorer votre pitch sans repartir de zéro à chaque changement de partenaire.


La vraie question n’est donc pas : faut-il un agent commercial ou un call center offshore ? La vraie question est : quelle méthode permet de construire une prospection régulière, fiable, reproductible, centrée sur la psychologie d’achat ? La réponse, aujourd’hui, passe par une équipe dédiée, formée sérieusement, encadrée intelligemment, et connectée à votre stratégie. Ce n’est pas de l’outsourcing. C’est de l’investissement dans un actif stratégique : la capacité à convaincre, dès le premier contact.


Deux questions pour réfléchir

– Combien de temps avez-vous déjà perdu à attendre qu’un agent commercial s’implique vraiment dans votre produit ?

– Et si la vente n’était pas une affaire de commission, mais de compétence transférable, que feriez-vous différemment ?

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